Relais Moehau Hiva Oa
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Hiva Oa

Géographie

Hiva Oa est la plus grande des cinq îles du groupe sud de l’archipel des Marquises. C’est une île volcanique, longue de 40 km et large d’environ 12 km. Il n’existe pas de barrière récifale corallienne et la houle bat fortement ses côtes escarpées.

Une crête dorsale, dont les sommets culminent à plus de 1000 m, est orientée d’est en ouest. De celle-ci partent des crêtes secondaires qui se subdivisent en descendant vers la mer où elles plongent en formant une côte rocheuse découpée.
En dehors des trois larges cratères de Taaoa, Atuona et Puamau, les nombreuses vallées enserrées par ces crêtes sont, le plus souvent, étroites et encaissées et s’ouvrent à l’océan par des plages de galets ou de sable noir. Quatre autres villages sont actuellement habités : Hanaiapa, Hanapaaoa, Motuua et Naohe sur la côte nord de l’île.
Carte Hiva Oa Relais Moehau

Un peu d'histoire

L’archipel des Marquises est l’un des plus éloignés de tout continent (6000 km des côtes de l’Amérique latine et environ 4800 km de celles de basse Californie). Les atolls de Napuka et Pukapuka se trouvent à environ 450 km, Tahiti à 1400 km, Rapanui (l’île de Pâques) à 3000 km et Hawaii à 3850 km.

Son peuplement demeure encore le sujet de recherches et de discussions mais il est maintenant bien établi que les Marquisiens sont venus de l’ouest, même s’il y a probablement eu des contacts avec le continent américain. Leurs très lointains ancêtres avaient quitté le sud-est asiatique il y a 7000 ans, se déplaçant vers l’est dans un univers de plus en plus insulaire qui façonna un peuple pour qui l’océan n’était pas un obstacle mais un moyen de subsistance, de communication et de découverte. (Ottino, 2006). La progression vers l’est leur permettait, le cas échéant, de revenir à leur point de départ en profitant des vents et des courants dominants.
Vers 1500-1200 av. JC les populations qui ont atteint les îles Tonga et Samoa sont, très probablement, les ancêtres des Marquisiens. Entre 150 av. JC et 500 ap. JC, les premiers arrivants sur les côtes des îles principales des Marquises s’installent dans les vallées bénéficiant de rivières vives (Taaoa est probablement une des premières vallées habitées de Hiva Oa). Ils acclimatent les ressources alimentaires qu’ils ont apportées avec eux : cochons, volailles, chiens, rats, meì (fruit de l’arbre à pain), cocos, taro, tout en tirant largement leur subsistance de la mer (poissons, crustacés, coquillages).
Pendant plus d’un millénaire, les Marquisiens aménagent leur territoire d’une façon remarquable. Les berges des rivières sont consolidées par des enrochements, les pentes aménagées de tarodières et de terrasses de culture : ignames, patates douces, bananiers, bananiers huetu (fei), ihi (châtaigniers de Polynésie) dont on trouve de beaux exemples dans la vallée de Taaoa. Le meì est devenu la principale ressource : le surplus, stocké dans de grands ùa ma (fosse silo), est la base de la popoi.
Les petits groupes d’habitations s’égrènent le long des cours d’eau. Les maisons, construites de matériaux végétaux, sont élevées sur des plates-formes de pierres (paepae). La population se réunit sur le tohua (place de cérémonies) commun à la tribu. Le culte des ancêtres est célébré aussi bien au sein de l’unité d’habitation (meàe familial) qu’au niveau tribal (plates-formes sacrées placées à un endroit privilégié du tohua et meàe retirés sur les pentes abruptes et les crêtes). Quelques lieux particuliers sont vénérés par toute la population de l’île et même de l’archipel.

Périodes historiques

Les escales de Mendana (1595) et de Cook (1774) ont peu d’effets apparents sur la culture marquisienne. Après 1790, la fréquentation des baleiniers et navires de commerce introduit les outils de fer, les cotonnades, des animaux (chevaux, chèvres…), des végétaux divers, les armes à feu, l’alcool et, involontairement, des maladies épidémiques qui décimeront en un peu plus d’un siècle les trois quarts de la population (variole, tuberculose, syphilis, grippe etc.). En 1842, le contre amiral Abel Dupetit-Thouars, à bord de La Reine Blanche accompagné de cinq autres vaisseaux de guerre, prend possession des îles de l’archipel au nom du roi des Français en faisant signer le traité par les chefs de Tahuata puis par ceux de Nuku Hiva (Bailleul, 2001 p.89).

Carte Hiva Oa Relais Moehau
En 1855, a lieu la première tentative d’établir une mission catholique à Puamau sur la côte nord-est de Hiva Oa. Entre 1870 et 1880, la population du groupe sud, particulièrement celle de Hiva Oa et Fatuiva, se rebelle contre l’autorité étrangère. Cette rébellion sera matée en juin et juillet 1880 par Bergasse Dupetit Thouars (neveu et fils adoptif d’Abel) à l’aide de 1000 hommes « sans effusion de sang » (Bailleul, 2001, p.113-119). Dès lors, sommés par l’Eglise et l’Etat d’abandonner toutes les formes d’expression de leur culture (rituels religieux, tatouages, danses, langue) pour en afficher une autre fondamentalement différente, décimés par les maladies et le désespoir, les Marquisiens ont progressivement oublié leurs racines.
Carte Hiva Oa Relais Moehau
S’ils n’ont pas tous disparu, c’est grâce au dévouement de quelques uns, médecins et religieux. En 1920, la tendance démographique s’inverse enfin. En 1945, les Marquisiens deviennent citoyens français. A cette époque, l’archipel sort peu à peu de l’oubli mais l’intérêt pour l’ancienne culture se manifeste surtout par la collecte de statues et d’objets anciens.
En 1970, le renouveau culturel, stimulé par une toute nouvelle association « Motu Haka », se manifeste à travers le réveil de la langue marquisienne, les recherches généalogiques et légendaires et la création du Festival des Arts. Celui-ci a permis à nombre de pratiques traditionnelles (danses, chants, tatouages, récits, arts culinaires et ornementaux…) de revivre au cours de plusieurs jours de fête réunissant les forces vives de tout l’archipel et les émissaires d’archipels de tout le Pacifique.
Carte Hiva Oa Relais Moehau